L’alimentation, la perte de poids et les douleurs dans la fibromyalgie : une relation complexe
La fibromyalgie est une maladie chronique complexe qui se caractérise par des douleurs musculo-squelettiques généralisées, une fatigue persistante et d’autres symptômes tels que des troubles du sommeil et des problèmes cognitifs. Les personnes atteintes de fibromyalgie cherchent souvent des solutions pour soulager leurs douleurs et améliorer leur qualité de vie. Parmi les approches souvent considérées, l’alimentation et la perte de poids suscitent beaucoup d’intérêt. Nous explorerons la relation entre l’alimentation, la perte de poids et les douleurs dans la fibromyalgie, en mettant en évidence le fait que bien que la perte de poids puisse être bénéfique dans certains cas, elle ne supprimera généralement pas les douleurs.
L’alimentation joue un rôle important dans la santé générale et peut avoir un impact sur les symptômes de la fibromyalgie. Certaines études suggèrent que certaines modifications alimentaires peuvent contribuer à atténuer les douleurs et à améliorer la qualité de vie des patients. Cependant, il convient de noter que les effets peuvent varier d’une personne à l’autre, et il n’existe pas de régime alimentaire universellement recommandé pour la fibromyalgie. Il est conseillé aux personnes atteintes de fibromyalgie de travailler en collaboration avec un professionnel de la santé, tel qu’un nutritionniste, pour développer un plan alimentaire adapté à leurs besoins individuels.
La perte de poids est souvent considérée comme une stratégie pour améliorer les symptômes de diverses conditions de santé, y compris la fibromyalgie. Cependant, il est essentiel de comprendre que la fibromyalgie est une maladie complexe et multidimensionnelle, et que la relation entre la perte de poids et les douleurs est loin d’être linéaire. Bien que certaines études aient montré une corrélation entre la perte de poids et une réduction des symptômes chez certains patients fibromyalgiques, il est important de souligner que cela ne s’applique pas à tous les individus. Dans la plupart des cas, la perte de poids ne supprimera pas complètement les douleurs associées à la fibromyalgie.
Conclusion: Dans l’ensemble, bien que l’alimentation et la perte de poids puissent jouer un rôle dans la gestion des symptômes de la fibromyalgie, il est important de reconnaître que la relation entre ces facteurs et les douleurs est complexe. La perte de poids peut être bénéfique dans certains cas, mais ne garantit pas une suppression complète des douleurs dans la fibromyalgie. Il est recommandé aux personnes atteintes de fibromyalgie de consulter un professionnel de la santé pour élaborer un plan de gestion global qui intègre une approche personnalisée, incluant l’alimentation, l’exercice physique et d’autres stratégies complémentaires.
Alimentation, perte de poids et douleurs : comment s’alimenter quand on souffre de fibromyalgie ?
Image par Tracy Lundgren de Pixabay
La fibromyalgie est une maladie chronique qui se caractérise par des douleurs diffuses dans tout le corps, une fatigue intense et des troubles du sommeil. Elle touche au moins 2% de la population, principalement des femmes. Si les causes de la fibromyalgie restent encore mystérieuses, il existe des facteurs qui peuvent aggraver ou soulager les symptômes. Parmi eux, l’alimentation joue un rôle important. Quels sont les aliments à privilégier ou à éviter quand on souffre de fibromyalgie ? La perte de poids peut-elle réduire les douleurs ? Quels sont les conseils pratiques pour adopter une alimentation saine et équilibrée ? Voici quelques éléments de réponse.
Les aliments à privilégier en cas de fibromyalgie
Une alimentation saine et équilibrée est essentielle pour maintenir un poids santé et aider à réduire les symptômes de la fibromyalgie. Voici quelques conseils pour une alimentation saine :
- Consommer des fruits et légumes frais. Ils sont riches en vitamines, minéraux, antioxydants et fibres, qui contribuent à renforcer le système immunitaire, à lutter contre le stress oxydatif et à réguler le transit intestinal. Il est recommandé d’en manger au moins 5 portions par jour, en variant les couleurs et les variétés. Mais en même temps ce sont des recommandations de bon sens même pour les personnes en toutes possession de leurs moyens. Le corps est un outil ou une machine qu’il faut préserver en renouvelant ses sources d’énergies.
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- Privilégier les protéines maigres, comme le poulet, la dinde ou les poissons gras. Les protéines sont indispensables pour la construction et le maintien des muscles, des os et des tissus. Elles apportent également un effet rassasiant qui permet de limiter les grignotages. Les poissons gras (saumon, sardine, maquereau…) sont particulièrement intéressants car ils contiennent des oméga-3, des acides gras essentiels qui ont des propriétés anti-inflammatoires et qui favorisent la production de sérotonine, l’hormone du bien-être. Sans doute pour les poissons gras au moins deux portions par semaine.
- Choisir les bonnes graisses. Les graisses sont nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme, mais il faut savoir distinguer les graisses bénéfiques des graisses nocives. Les graisses saturées (beurre, fromage, charcuterie…) et les graisses trans (plats industriels, viennoiseries…) sont à limiter car elles augmentent le risque de maladies cardiovasculaires et favorisent l’inflammation. Les graisses insaturées (huile d’olive, huile de colza, noix, avocat…) sont à privilégier car elles protègent le cœur et ont un effet anti-inflammatoire.
- Opter pour les céréales complètes ou semi-complètes. Elles sont plus riches en fibres, en vitamines et en minéraux que les céréales raffinées (pain blanc, pâtes blanches…). Elles ont également un index glycémique plus bas, ce qui signifie qu’elles élèvent moins rapidement le taux de sucre dans le sang et qu’elles procurent une sensation de satiété plus durable. Elles permettent ainsi de prévenir les pics d’insuline qui favorisent le stockage des graisses et l’inflammation.
- Consommer des aliments riches en probiotiques. Les probiotiques sont des micro-organismes vivants qui peuplent notre intestin et qui participent à son équilibre. Ils aident à la digestion, à la régulation du transit intestinal et à la défense immunitaire. Or, la fibromyalgie est souvent associée à un déséquilibre du microbiote intestinal, qui se traduit par des troubles digestifs, des ballonnements, des gaz, etc. Une alimentation enrichie en probiotiques peut donc contribuer à rétablir la flore intestinale et à soulager les symptômes. Les aliments riches en probiotiques sont les produits laitiers fermentés (yaourt, kéfir, fromage blanc…), la choucroute, le miso, le tempeh, le kombucha ou encore le kimchi. En revanche les compléments alimentaires se revendiquant de ce concept sont peut être à manier avec précautions : https://www.quechoisir.org/enquete-probiotiques-notre-microbiote-peut-s-en-passer-n72947/
- Ajouter des épices et des herbes aromatiques à ses plats. Elles permettent de rehausser le goût des aliments sans avoir recours au sel, qui favorise la rétention d’eau et l’hypertension. Elles ont également des vertus médicinales, notamment anti-inflammatoires, antioxydantes et digestives. Parmi les épices et les herbes à privilégier, on peut citer le curcuma, le gingembre, le romarin, le thym, le basilic ou encore la menthe.
Les aliments à éviter en cas de fibromyalgie
Certains aliments peuvent aggraver les symptômes de la fibromyalgie ou interférer avec les traitements. Il est donc conseillé de les limiter ou de les éviter. Voici quelques exemples :
- Les aliments riches en sucre. Le sucre est une source d’énergie rapide pour l’organisme, mais il a aussi des effets néfastes sur la santé. Il favorise la prise de poids, le diabète, les maladies cardiovasculaires et l’inflammation. Il peut également provoquer des variations du taux de sucre dans le sang, qui se traduisent par des coups de fatigue, des sautes d’humeur et des fringales. Il est donc recommandé de réduire sa consommation de sucre ajouté (sodas, jus de fruits industriels, confiseries, pâtisseries…) et de privilégier les sucres naturels présents dans les fruits ou le miel.
- Les aliments riches en gluten. Le gluten est une protéine présente dans certaines céréales (blé, orge, seigle…). Il peut être mal toléré par certaines personnes qui souffrent de fibromyalgie et provoquer des troubles digestifs, des douleurs articulaires ou musculaires, des maux de tête ou encore une fatigue chronique. Il existe un test sanguin pour dépister la maladie cœliaque, qui est une intolérance sévère au gluten. Mais il existe aussi une sensibilité au gluten non cœliaque, qui ne se détecte pas par une analyse de sang mais par un régime d’éviction du gluten pendant quelques semaines. Si les symptômes s’améliorent pendant cette période, il peut être utile de limiter sa consommation de gluten ou de le remplacer par d’autres céréales sans gluten (riz, quinoa, sarrasin…).
- Les aliments riches en histamine. L’histamine est une substance produite par l’organisme en cas d’allergie ou d’inflammation. Elle est également présente dans certains aliments, notamment ceux qui sont fermentés (vin, bière, fromage…), fumés (saumon fumé, jambon…) ou vieillis (viande séchée…). Chez certaines personnes souffrant de fibromyalgie, l’histamine peut déclencher ou aggraver les douleurs et les réactions inflammatoires. Il peut donc être bénéfique de réduire sa consommation d’aliments riches en histamine ou de prendre un antihistaminique avant d’en consommer.
- Les aliments riches en FODMAP. Les FODMAP sont des sucres présents dans certains aliments qui sont mal absorbés par l’intestin et qui fermentent sous l’action des bactéries du microbiote intestinal. Ils peuvent provoquer des ballonnements, des gaz, des douleurs abdominales et une diarrhée chez les personnes qui ont un syndrome de l’intestin irritable (SII), qui est souvent associé à la fibromyalgie. Les FODMAP se trouvent notamment dans les produits laitiers (lactose), certains fruits (pomme, poire…), certains légumes (oignon, ail…), certains légumes secs (lentilles…), certains céréales (blé…) et certains édulcorants (sorbitol…). Un régime pauvre en FODMAP peut être efficace pour soulager les symptômes du SII (syndrome de l’intestin irritable) et de la fibromyalgie. Il consiste à éliminer les aliments riches en FODMAP pendant quelques semaines, puis à les réintroduire progressivement pour identifier ceux qui sont tolérés ou non.
- Les aliments riches en additifs. Les additifs sont des substances ajoutées aux aliments pour améliorer leur goût, leur couleur, leur texture ou leur conservation. Certains additifs peuvent avoir des effets indésirables sur la santé, notamment sur le système nerveux, le système immunitaire ou le système digestif. Ils peuvent également augmenter la sensibilité à la douleur chez les personnes souffrant de fibromyalgie. Il est donc préférable de limiter sa consommation d’aliments transformés (plats préparés, sauces, conserves…) et de privilégier les aliments naturels ou biologiques.
La perte de poids peut-elle réduire les douleurs ?
- La fibromyalgie est souvent associée à un surpoids ou une obésité, qui sont des facteurs de risque de nombreuses maladies chroniques (diabète, hypertension, maladies cardiovasculaires…). Le surpoids peut également aggraver les symptômes de la fibromyalgie, en augmentant la charge sur les articulations, en favorisant l’inflammation et en diminuant l’estime de soi. Il est donc conseillé aux personnes souffrant de fibromyalgie de perdre du poids, si bien évidemment cela s’avère nécessaire puisque certaines personnes au contraire sont trop maigres…
- La perte de poids peut avoir des effets bénéfiques sur la santé et le bien-être des personnes souffrant de fibromyalgie. Elle peut notamment :
- Réduire la pression sur les articulations et les muscles, ce qui peut soulager les douleurs et améliorer la mobilité.
- Améliorer le sommeil, qui est souvent perturbé par la douleur ou l’apnée du sommeil chez les personnes en surpoids.
- Améliorer l’humeur, qui est souvent affectée par la dépression ou l’anxiété chez les personnes souffrant de fibromyalgie.
- Améliorer l’image de soi, qui est souvent altérée par le regard des autres ou par la difficulté à s’habiller chez les personnes en surpoids.
- Toutefois, il faut savoir que la perte de poids n’est pas une solution miracle pour guérir la fibromyalgie. Si elle peut atténuer certains symptômes, elle ne supprime pas les douleurs dans la majorité des cas. En effet, la fibromyalgie est une maladie complexe qui implique des mécanismes neurologiques, hormonaux et immunitaires qui ne sont pas directement liés au poids. De plus, certaines personnes souffrant de fibromyalgie peuvent avoir du mal à perdre du poids, en raison d’un métabolisme ralenti, d’une prise de médicaments ou d’un manque d’activité physique.
- Il est donc important de ne pas se fixer des objectifs irréalistes ou trop ambitieux en matière de perte de poids. Il faut plutôt viser une perte de poids progressive et durable, qui respecte les besoins nutritionnels et énergétiques de l’organisme. Il faut également éviter les régimes restrictifs ou déséquilibrés, qui peuvent entraîner des carences, des frustrations ou des effets yo-yo. Il faut plutôt adopter une alimentation saine et équilibrée, comme décrite précédemment, et associer une activité physique adaptée à son état de santé.
Quels sont les conseils pratiques pour adopter une alimentation saine et équilibrée ?
Adopter une alimentation saine et équilibrée n’est pas toujours facile quand on souffre de fibromyalgie. La fatigue, le manque de motivation, le stress ou la douleur peuvent rendre difficile la préparation des repas ou le respect des recommandations nutritionnelles. Voici quelques conseils pratiques pour faciliter l’adoption d’une alimentation saine et équilibrée :
- Planifier ses menus à l’avance. Cela permet de gagner du temps, de faire ses courses plus facilement et de varier son alimentation. On peut s’inspirer des recettes disponibles sur internet ou dans les livres de cuisine, en privilégiant celles qui sont simples, rapides et adaptées à ses goûts et à ses besoins. On peut également préparer des plats en plus grande quantité et les congeler pour les jours où l’on n’a pas envie ou pas le temps de cuisiner.
- Faire des repas réguliers et équilibrés. Il est conseillé de faire trois repas par jour, à heures fixes, et éventuellement une ou deux collations si besoin. Chaque repas doit comporter une portion de protéines (viande, poisson, œuf, légumineuse…), une portion de féculents (pain, pâtes, riz, pomme de terre…), une portion de légumes (crus ou cuits), un produit laitier (yaourt, fromage…) et un fruit.(si possible en faisant attention, les fruits sont aussi du sucre…) Il faut éviter de sauter des repas ou de grignoter entre les repas, ce qui peut déséquilibrer l’apport calorique et favoriser la prise de poids.
- Boire suffisamment d’eau. L’eau est indispensable au bon fonctionnement de l’organisme. Elle permet d’éliminer les toxines, de réguler la température corporelle, de lubrifier les articulations et de prévenir la déshydratation. Il est recommandé de boire au moins 1,5 litre d’eau par jour, en privilégiant l’eau plate. On peut également boire des infusions, des tisanes ou des jus de fruits frais (en quantité modérée à cause des sucres encore une fois). Il faut éviter les boissons sucrées, alcoolisées ou caféinées, qui peuvent avoir des effets néfastes sur la santé.
- Adapter son alimentation à son état de santé. Il est possible que certaines personnes souffrant de fibromyalgie aient des besoins nutritionnels spécifiques ou des intolérances alimentaires. Il est donc important d’écouter son corps et de consulter un médecin ou un nutritionniste si besoin. Par exemple, certaines personnes peuvent avoir besoin d’un supplément en vitamine D, en magnésium ou en fer pour pallier à une carence. D’autres peuvent avoir besoin d’éviter certains aliments qui leur causent des réactions allergiques ou inflammatoires.
En conclusion :
- L’alimentation est un facteur qui peut influencer le vécu et l’évolution de la fibromyalgie. Une alimentation saine et équilibrée peut contribuer à réduire les symptômes, à améliorer la qualité de vie et à prévenir les complications. Une perte de poids peut également être bénéfique pour soulager les douleurs et améliorer le sommeil et l’humeur. Toutefois, il ne faut pas se fixer des objectifs irréalistes ou se culpabiliser si l’on n’arrive pas à perdre du poids. Il faut plutôt adopter une alimentation adaptée à ses besoins et à ses envies, en respectant quelques principes simples : privilégier les aliments naturels et variés, limiter les aliments transformés et riches en sucre, en gluten, en histamine ou en FODMAP, faire des repas réguliers et équilibrés, boire suffisamment d’eau et adapter son alimentation à son état de santé.
Et ne pas se focaliser sur un régime ou des régimes. Aucun à ce jour n’a prouvé une quelconque efficacité.
Outre l’alimentation et la perte de poids, il existe d’autres approches complémentaires qui peuvent être bénéfiques pour la gestion des douleurs liées à la fibromyalgie. Parmi ces approches, on retrouve l’exercice physique régulier, la thérapie cognitivo-comportementale, les techniques de relaxation et la méditation. Ces méthodes ont montré des résultats prometteurs dans la réduction des douleurs et l’amélioration de la qualité de vie des patients fibromyalgiques.
Publication des nouvelles références nutritionnelles en vitamines et minéraux pour la population française : https://www.anses.fr/fr/content/publication-des-nouvelles-r%C3%A9f%C3%A9rences-nutritionnelles-en-vitamines-et-min%C3%A9raux-pour-la
Les références nutritionnelles en vitamines et minéraux : https://www.anses.fr/fr/content/les-r%C3%A9f%C3%A9rences-nutritionnelles-en-vitamines-et-min%C3%A9raux
Les treize vitamines : http://www.drogoserver.ch/francais/communication/dossiers/FD_Vitamine_f.pdf
Version du tableau et explications pour les professionnels : https://www.msdmanuals.com/fr/professional/multimedia/table/sources-fonctions-et-effets-des-vitamines
Fonctions – effets des vitamines : https://www.msdmanuals.com/fr/professional/multimedia/table/sources-fonctions-et-effets-des-vitamines
Table des aliments , tout, tout, tout ce que vous avez toujours voulu savoir (presque trop même) :
« Anses. 2020. Table de composition nutritionnelle des aliments Ciqual. Consulté le JJ/MM/AAAA. https://ciqual.anses.fr/ «
Un site sympa et au bon sens : https://www.goodsesame.com/blog/soigner-la-fibromyalgie-par-lalimentation/
Et leur appli : https://www.goodsesame.com/blog/les-alicaments-des-aliments-qui-soignent/
Un article de vulgarisation mais avec les indications d’une diététicienne nutritionniste : https://sante.journaldesfemmes.fr/fiches-nutrition/2657449-fibromyalgie-alimentation-aliments-a-eviter-a-prendre-que-manger/
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