Produit ou substance ayant un goût sucré
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89dulcorant
C’était dans l’air depuis un moment malgré les efforts de certains pour faire passer l’aspartame et autres édulcorants comme des substances saines. (rappelons la levée de boucliers dans les années 2015 à ce propos quand nous le dénoncions).
Du coup nous n’allons pas passer longtemps sur le sujet.
Les édulcorants sont cancérigènes, ou plus exactement sont plus susceptibles de provoquer le cancer (mais sans aucun doute d’autres maux souvent évoqués qui n’ont pas été documentés scientifiquement à ce jour).
Cependant, au vu de l’importance de l’utilisation des édulcorants dans l’industrie, personne n’est pressé de confirmer l’étude qui vient d’être publiée, et qui projette 13 % de cancers en plus :
Dans cette vaste étude de cohorte, les édulcorants artificiels (en particulier l’aspartame et l’acésulfame-K), qui sont utilisés dans de nombreuses marques d’aliments et de boissons dans le monde, ont été associés à un risque accru de cancer. Ces résultats fournissent des informations importantes et nouvelles pour la réévaluation en cours des édulcorants additifs alimentaires par l’Autorité européenne de sécurité des aliments et d’autres agences de santé dans le monde.
Article Source: Artificial sweeteners and cancer risk: Results from the NutriNet-Santé population-based cohort study
Debras C, Chazelas E, Srour B, Druesne-Pecollo N, Esseddik Y, et al. (2022) Artificial sweeteners and cancer risk: Results from the NutriNet-Santé population-based cohort study. PLOS Medicine 19(3): e1003950. https://doi.org/10.1371/journal.pmed.1003950
Et chacun de prendre des précautions pour analyser les résultats de cette étude comme par exemple ici. L’ensemble des médias fait à peu près pareil. Les imbrications sciences pures, technologies, industries et journaux sont tellement d’usage aujourd’hui qu’il est compliqué d’être neutre.
L’Europe (son agence de sécurité alimentaire l’Efsa) affirmait en 2013 que tout était parfait
Mais
En vertu d’un des principes fondamentaux inscrits dans la législation de l’UE, ce sont les organisations ou les entreprises tirant profit des additifs alimentaires ou d’autres produits ou substances réglementés
https://www.efsa.europa.eu/fr/topics/topic/aspartame
qui réalisent les études
Conclusions de l’Efsa :
Mais…
Les études sur les effets carcinogènes n’ont pas été pris en compte …..
Avant que le document du ministère de la santé et des solidarités soit remis à jour en voici une copie fidèle ce 25 mars 2022 : (modifiée par le ministère le 3 mars 2022)
Aspartame
L’autorisation de mise sur le marché de l’aspartame
L’étiquetage concernant l’aspartame
Ces conclusions ont été confirmées par la Food and Drug Administration (FDA) en avril 2007
A la suite d’une deuxième publication de l’Institut B Ramazzini parue en 2007 qui faisait encore état de l’augmentation de l’incidence de leucémies, de lymphomes et de cancers des glandes mammaires chez les rats après l’exposition à l’aspartame in utero, l’AESA a publié, en février 2009, deux autres avis concluant à nouveau à la sécurité de l’aspartame et affirmant que les données disponibles obtenues n’indiquaient pas un potentiel génotoxique ou cancérigène de l’aspartame après une exposition in utero. En conséquence, la DJA établie pour l’aspartame a été maintenue.
PDFDeuxième publication de l’Institut B Ramazzini parue en 2007 – 1er (…)Téléchargement (197.6 ko)PDFDeuxième publication de l’Institut B Ramazzini parue en 2007 – 2ème (…)Téléchargement (146.1 ko)
Récemment, deux autres études ont remis en cause la sécurité de l’aspartame, une étude épidémiologique danoise de juin 2010 et une étude italienne de septembre 2010. Afin d’évaluer ces études, l’ANSES s’est auto saisie le 24 janvier 2011 et a publié l’avis suivant concluant que les deux nouvelles publications n’apportent pas de base scientifique suffisante pour justifier une révision de la DJA établie pour l’aspartame.
PDFAvis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de (…)Téléchargement (115.1 ko)
La réévaluation de l’aspartame prévue pour 2012
En application du règlement n°257/2010 de la Commission du 25 mars 2010 établissant un programme pour la réévaluation des additifs alimentaires autorisés, conformément au règlement (CE) n°1333/2008 du Parlement européen et du Conseil sur les additifs alimentaires, la réévaluation de tous les édulcorants autorisés répertoriés dans la directive 94/35/CE sera achevée pour le 31 décembre 2020.
PDFRèglement (UE) n° 257/2010 de la commission du 25 mars 2010 établissant un (…)Téléchargement (771.9 ko)
Toutefois, dans le contexte actuel où subsistent quelques incertitudes, la Commission européenne a demandé, en mai 2011, à l’AESA d’avancer la date d’échéance de la réévaluation complète de la sécurité de l’aspartame de 2020 à 2012.
PDFCourrier du 4 mai 2011Téléchargement (433.2 ko)
Source :
Direction générale de la Santé
14, avenue Duquesne – Paris 7ème
Mise en ligne : Août 2011
Une autre page du ministère qui démontre que l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) n’était pas certaine de l’innocuité des édulcorants..(en 2011) :
Edulcorants
publié le24.11.15Santé et environnement
Sous l’appellation « édulcorants intenses » sont regroupées des substances très diverses, extraites de végétaux ou obtenues par synthèse chimique qui servent à donner une saveur sucrée aux denrées alimentaires ou qui sont utilisés comme édulcorants de table.
Où en trouve-t-on ?
Contenant très peu ou pas de calories, les édulcorants intenses sont utilisés entre autres dans l’industrie alimentaire en alternative aux sucres dans certains produits. Ces produits sont souvent utilisés en association, afin d’obtenir dans un produit alimentaire le goût souhaité.
La règlementation
Les édulcorants intenses sont autorisés en Europe dans l’alimentation humaine en tant qu’additifs alimentaires, après évaluation par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA). Leur utilisation est encadrée par le règlement (CE) n°1333/2008 sur les additifs alimentaires.
Les additifs alimentaires pouvant être inscrits dans la catégorie des édulcorants doivent répondre à au moins un des objectifs suivants :
Remplacement de sucres pour la fabrication de denrées alimentaires à valeur énergétique réduite, de denrées alimentaires non cariogènes ou de denrées alimentaires sans sucres ajoutés
Remplacement des sucres dans les cas où cela permet d’augmenter la durée de conservation des denrées alimentaires
Fabrication de denrées alimentaires destinées à une alimentation particulières.
Tous les additifs alimentaires doivent figurer dans la liste des ingrédients figurant sur l’étiquetage des produits, qui doit mentionner aussi bien la fonction de l’additif dans le produit fini, à savoir édulcorant, que la substance spécifique utilisée, en se référant soit au numéro « E » correspondant, soit à son nom, par exemple, E 951 pour l’« aspartame ».
Les travaux d’expertise
En 2011, à la suite de la publication de deux études portant sur d’éventuels effets sanitaires liés notamment à la consommation d’aspartame, l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), s’est autosaisie sur la question des bénéfices et des risques nutritionnels des édulcorants intenses (l’évaluation des risques sanitaires étant confiée à l’agence européenne de sécurité alimentaire AESA).
Dans son rapport du 9 janvier 2015, l’Anses conclut que :
concernant les bénéfices nutritionnels, les études ne permettent pas de prouver que la consommation d’édulcorants en substitution aux sucres présente un intérêt sur le contrôle du poids, de la glycémie chez le sujet diabétique ou sur l’incidence du diabète de type 2 ;
concernant les risques nutritionnels, les données ne permettent pas d’établir un lien entre la survenue de risque (diabète type 2, habituation au goût sucré, cancers…) et la consommation d’édulcorants. Cependant, l’agence souligne que les données épidémiologiques ne permettent pas d’écarter complètement certains risques en cas de consommation d’édulcorants intenses régulière et prolongée.
L’Anses estime donc que les éléments scientifiques ne permettent pas d’encourager la substitution systématique des sucres par des édulcorants intenses et que l’objectif de réduction des apports en sucres doit être atteint par la réduction globale du goût sucré de l’alimentation.
Ainsi, l’agence préconise que les boissons sucrées et les boissons édulcorées (identifiées comme étant les plus forts contributeurs de sucres et d’édulcorants intenses) ne doivent pas se substituer à la consommation d’eau.
En savoir plus
Dossier consacré à l’aspartame
Site internet de l’Anses (dossier aspartame)
Dossier consacré à l’aspartame sur le site de l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (AESA)
Enfin en 2017 on notera l’arrété d’interdiction de mise à libre disposition dans les lieux publics de boissons sucrées avec ou sans édulcorant, dans un soucis d’hygiène nutritionnelle en direction de la jeunesse.
Interdiction de la mise à disposition de boissons à volonté
Arrêté du 18 janvier 2017 relatif à l’interdiction de la mise à disposition de boissons à volonté, gratuites ou pour un prix forfaitaire, avec ajout de sucres ou d’édulcorants de synthèsepublié le26.01.17mise à jour03.03.22Prévention en santéSanté des populations
A partir du 27 janvier 2017, la mise à disposition à volonté en accès libre de boissons sucrées ou édulcorées est interdite dans tous les lieux de restauration ouverts au public et les lieux d’accueil de mineurs. Il s’agit, à travers cette interdiction de contribuer à réduire l’obésité et le surpoids de la population française, et notamment des jeunes, et de prévenir le risque de maladies chroniques. L’arrêté du 18 janvier 2017 a été publié au Journal officiel du 26 janvier 2017.INTERDICTION DE LA MISE A DISPOSITION DE BOISSONS A VOLONTE, AVEC AJOUT DE SUCRES OU D’EDULCORANTS
« Art. L. 3232-9.
La mise à disposition, en accès libre, sous forme d’offre à volonté gratuite ou pour un prix forfaitaire, de boissons avec ajout de sucres ou d’édulcorants de synthèse est interdite dans tous les lieux de restauration ouverts au public, les établissements scolaires et les établissements destinés à l’accueil, à la formation et à l’hébergement des mineurs ».
QUAND ENTRE EN VIGUEUR L’ARRETE ?
L’arrêté des ministres chargés de la santé, de l’agriculture et de la consommation entre en vigueur le 27 janvier 2017, soit un jour après sa publication au Journal Officiel.
QUI EST CONCERNE PAR L’ARRETE ?
Les professionnels de la restauration commerciale et de la restauration collective et sociale ;
Les professionnels de l’hôtellerie et des clubs de vacances ainsi que les gérants de tous autres lieux de restauration ouverts au public ;
Les établissements destinés à l’accueil, à la formation et à l’hébergement des mineurs, le public fréquentant ces établissements et lieux de restauration, en particulier les mineurs.
La consommation dans un cadre privé n’est pas concernée.
QU’ENTEND-ON PAR LIEUX DE RESTAURATION OUVERTS AU PUBLIC ?
La notion « d’ouverts au public » a été définie par la jurisprudence : c’est un lieu accessible à tous, sans autorisation spéciale de quiconque, que l’accès en soit permanent et inconditionnel ou subordonné à certaines conditions »(CA Paris, 19 novembre 1986).
Par lieux de restauration ouverts au public, on peut entendre :
Les lieux de consommation de produits alimentaires : (cf article L. 121-82-1 du code de la consommation). Il peut s’agir d’un établissement de restauration, qu’il soit restauration traditionnelle ou de type rapide. Cela peut être aussi une cafétéria ou autre (libres services). Sont concernés les lieux de restauration collective, de même qu’un local de restauration mis à disposition des salariés et agents pour prendre des repas ;
Les établissements mixtes (hôtellerie et restauration) : dans ce cas, l’interdiction s’applique dans les lieux dédiés à la consommation de produits (aliments et boissons). Le plus souvent, les hôtels sont réservés à la clientèle mais les lieux de restauration sont ouverts à tous. D’autres lieux d’hôtellerie et restauration peuvent être plus « fermés » mais, « subordonnés à certaines conditions » et ils restent des lieux ouverts au public ;
Hôtels non dotés de restaurant mais comprenant un espace de mise à disposition de boissons : le lieu de mise à disposition de boissons est un lieu de restauration au sens de la loi.
QUELLES BOISSONS SONT CONCERNEES ?
Toutes les boissons qui contiennent des sucres ajoutés ou des édulcorants de synthèse, comme :
Les boissons gazeuses et non gazeuses aromatisées ;
Les concentrés comme les sirops de fruits, les boissons à base d’eau, de lait, de céréales, de légumes ou de fruits y compris les boissons pour sportifs ou les boissons énergisantes ;
Les nectars de fruits, les nectars de légumes et produits similaires.
QUELLES BOISSONS NE SONT PAS CONCERNEES ?
Les boissons non concernées par l’arrêté sont les suivantes :
Les boissons qui ne contiennent pas de sucre ou édulcorant ajouté (eau, thé, café, lait, jus de fruits, etc.) ;
Les boissons dont la composition permet l’usage de l’allégation « sans sucres » au sens du règlement (CE) n° 1924/2006 du 20 décembre 2006 concernant les allégations nutritionnelles et de santé portant sur les denrées alimentaires, c’est-à-dire les boissons ne contenant « pas plus de 0,5 g de sucres par 100 g ou par 100 ml » ;
Les boissons alcoolisées, qui relèvent d’une réglementation spécifique.
Le sucre ajouté par le client n’entre pas dans le cadre de l’interdiction de l’article L.3232-9 du code de la santé publique.
L’OFFRE DE BOISSONS SUCREES AU BAR EST ELLE INTERDITE ?
L’offre de boissons sucrées au bar n’est pas interdite puisque les clients ne se servent pas librement et qu’ils sont servis par un personnel dédié à certaines heures d’ouverture.
LES CONTENANTS
Il serait souhaitable, pour respecter l’esprit de la loi qui est d’inciter à la diminution de la consommation de boissons sucrées afin de prévenir l’obésité et le surpoids, que les boissons soient servies dans des contenants dont le volume correspond aux usages habituels, c’est dire du volume d’un verre (25cl) à celui d’une canette (33cl).
LES OFFRES FORFAITAIRES
La mise à disposition, en accès libre, des boissons dès le deuxième verre, y compris celles qui sont incluses dans un menu ou pour un prix forfaitaire, est concernée par cette interdiction.
Pour aller plus loin, en 2009, les édulcorants n’étaient déjà pas véritablement utilisés en première intention pour pallier à la diminution de sucres et améliorer l’hygiène alimentaire :
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) était en accord avec ce principe :
https://www.anses.fr/fr/content/les-%C3%A9dulcorants-intenses
Cette étude va faire du bruit. C’est toute l’industrie alimentaire qui est remise en cause.
Gageons que de nouvelles études vont tenter de démontrer, comme les précédentes d’il y a dix ans, à l’innocuité de l’aspartame et autres sucres édulcorés.