Et puis, il y eu …un remède de cheval. La Kétamine.
D’utilisée en spécialité vétérinaire pour anesthésier et endormir, (les années 70 verront son utilisation augmenter et la guerre du Vietnam n’y sera pas étrangère) utilisée ensuite avec profit dans les douleurs cancéreuses, passée par la suite aux douleurs chroniques non résolues par les substances habituelles opioïdes, dont la morphine, elle serait aujourd’hui le sésame de par son effet anti dépression, et un effet rapide de diminution de l’envie de suicide.
https://fr.wikipedia.org/wiki/K%C3%A9tamine
2018 : on n’en sait pas assez pour se prononcer sur son efficacité sur la douleur chronique ; trop de méthodes différentes, pas de consensus.
2019 : dans certains hôpitaux la kétamine n’est plus autorisée :
2020, Canada. Non recommandée pour la douleur chronique : https://www.cadth.ca/fr/la-ketamine-dans-le-traitement-de-la-douleur-chronique-non-cancereuse-efficacite-clinique-rapport
2022 : (pratique en dehors des autorisations de mise sur le marché, non encadrées donc) « le risque de troubles liés à l’usage et le risque urologique, hépatique et biliaire est avéré »
dans le cadre de fibromyalgie plus de 15 fréquences d’administration différentes
https://doi.org/10.1016/j.therap.2022.01.011
2022 : enfin un consensus base de futurs travaux
Voute, M. , Riant, T. , Amodéo, J.-M. , André, G. , Barmaki, M. , Collard, O. , Colomb, C. , Créac’h, C. , Deleens, R. , Delorme, C. , de Montgazon, G. , Dixneuf, V. , Dy , L. , Gaillard, J. , Gov, C. , Kieffer, X. , Lanteri-Minet, M. , Le Borgne, J.-M. , Le Caër, F. , … Pickering, G. ( 2022 ). La kétamine dans la douleur chronique : une enquête Delphi . Journal européen de la douleur , 26 , 873 – 887 . https://doi.org/10.1002/ejp.1914
https://doi.org/10.1002/ejp.1914
Et ca se passe comment ?
Merci aux canadiens pour leur flyer totu simple : https://www.chumontreal.qc.ca/sites/default/files/2018-06/42-2-perfusion-de-ketamine.pdf
Pour les effets possibles : https://ansm.sante.fr/informations-de-securite/ketamine-risque-datteintes-uro-nephrologiques-endocriniennes-et-hepatiques-graves-lors-dutilisations-prolongees-et-ou-a-doses-elevees
La kétamine pour agir sur les douleurs :
https://www.chumontreal.qc.ca/sites/default/files/2018-06/42-2-perfusion-de-ketamine.pdf
Mais les preuves de son efficacité à long terme manquent :
Un des ensembles de lignes directrices retenus déconseille l’utilisation de la kétamine intraveineuse pour diverses affections, comme la douleur chronique persistante, le syndrome douloureux régional complexe, la fibromyalgie et la douleur neuropathique, en raison du manque de données probantes. L’autre ensemble ne trouve pas non plus de données probantes solides appuyant la kétamine intraveineuse dans le soulagement immédiat dans le contexte de ces affections.
https://www.cadth.ca/fr/la-ketamine-dans-le-traitement-de-la-douleur-chronique-non-cancereuse-efficacite-clinique-rapport
Avec des risques :
Précautions d’emploi :
SUIVI À DOMICILE DE LA CO-ANTALGIE PAR KÉTAMINE L’utilisation de la kétamine (usage hors AMM) est possible comme co-antalgique en association à un traitement opioïde lorsque celui-ci est insuffisant ou mal toléré (permettant de réduire les doses d’opioïdes) dans le traitement des douleurs rebelles, liées ou non au cancer. La kétamine a également une action qui réduit l’hyperalgésie induite par l’administration d’opioïdes. La voie d’administration privilégiée de la kétamine est la voie parentérale, si possible intraveineuse. La dose administrée à l’instauration du traitement varie de 0,15 à 0,5 mg/kg/j. Elle peut être ensuite progressivement augmentée (accord d’experts). Au-delà de la dose de 5 mg/kg/j, l’effet anesthésique devient prédominant ainsi que le risque d’effets indésirables. L’absence d’efficacité après 5 à 7 jours implique l’arrêt du traitement. L’instauration du traitement doit être faite en hospitalisation par une équipe spécialisée en raison d’effets indésirables graves potentiels (atteintes uro-néphrologiques, endocriniennes, hépatiques et cardiovasculaires)3. Ces effets sont majorés lors d’une utilisation prolongée ou répétée, ce qui nécessite une évaluation régulière et rigoureuse. Devant la survenue d’effets psychodysleptiques (perturbations des sensations visuelles, auditives, de l’humeur), une association avec des benzodiazépines doit être envisagée. Le suivi peut être réalisé à domicile, en EHPAD ou autre établissement médico-social, par un professionnel de santé expérimenté, en lien avec une structure douleur et/ou soins palliatifs et le recours éventuel à une HAD. Le médecin généraliste est partie prenante et doit être informé. 3 Cf. Information de sécurité de l’ANSM : Kétamine : risque d’atteintes uro-néphrologiques, endocriniennes et hépatiques graves lors d’utilisations prolongées et/ou à doses élevées
https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2020-02/fiche_antalgie_mg.pdf
Recommandations internationales ESMO (European Society for Medical Oncology, 2018) Selon la recommandation de l’ESMO (59), il existe un manque de preuves scientifiques pour recommander son utilisation . Au total, l’utilisation de la kétamine est controversée. Son efficacité est fluctuante en fonction des études. Des données récentes de pharmacovigilance incitent à la prudence dans son utilisation. Au vu des situations complexes et rebelles, il peut être nécessaire d’essayer en toute sécurité ce traitement à dose efficace pour voir si le patient est répondeur. La durée d’utilisation devra être régulièrement questionnée voire limitée.
https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2020-02/argu_fin_vie_med.pdf
Mise au point de la SFAR de 2018 :
La SFAR, Société Française d’Anesthésie et de Réanimation
Un médicament sous estimé qui va sans doute revenir sur le devant de la scène. Déclaré médicament essentiel par l’OMS en 2013.
https://www.apsf.org/fr/article/la-ketamine-etude-dun-medicament-connu-mais-sous-estime/