
Nous avions évoqué la question de Mr Gilles Lurton député
sur la prise en charge de la douleur.
Le député notait précisément les difficultés des structures de la douleur en France, notant le risque de disparition de plus de 30% des services spécialisés dans le traitement et la prise en charge des patients en constante augmentation.
La réponse est éloquente. Et particulièrement incompréhensible. Même si d’après le ministère elle a été élaborée en partenariat avec la société savante concernée (la Société française d’étude et de traitement de la douleur, la SFETD).
Comme nous l’écrivions précédemment nous sommes confrontés à un recul des soins possibles, par l’allongement et la raréfaction des possibilités de prise en charge correctes.
La fibromyalgie est déjà une maladie à part entière non prise en charge correctement pour tant de raisons que c’en est devenu inconvenant, mais de plus les douleurs que tout le monde reconnait ne sont pas traitées correctement, faute pour ces structures de faire face à une demande croissante ( il n’y a bien sur pas que les fibromyalgiques qui soient concernés).
Au delà de la plainte sur la non reconnaissance, celle de la douleur devient difficilement supportable.
Et c’est un combat pour tous ceux qui souffrent, quel que soit la maladie, l’âge, ou la détresse de la solitude et du désespoir.
http://questions.assemblee-nationale.fr/q15/15-8372QE.htm
Rubrique > santé
Titre > Prise en charge de la douleur en France
Texte de la question
M. Gilles Lurton appelle l’attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur la prise en charge de la douleur en France. Depuis 1998, trois plans nationaux de lutte contre la douleur ou d’amélioration de sa prise en charge se sont succédés et ont favorisé l’intégration et le développement de structures spécialisées dans le système de soins français. Mais, depuis 2012, il n’existe plus de plans ni de programmes dédiés au développement de la médecine de la douleur malgré tout le chemin qu’il reste encore à parcourir pour aider au soulagement des personnes douloureuses, que ce soit en ambulatoire, à l’hôpital ou dans les institutions accueillant des personnes vulnérables, âgées ou précaires. Si la loi de modernisation de notre système de santé votée en 2016 a reconnu, dès son article premier, la nécessité de prendre en charge la douleur, cette disposition est restée à un stade incantatoire et la France, après avoir été longtemps pionnière dans ce domaine, est en passe de perdre du terrain, incapable de relever ce défi. Les réseaux de consultations et de centres spécialisés du pays sont aujourd’hui en difficulté avec des moyens constants alors que le nombre de consultations réalisées s’accroit. Ces structures se trouvent souvent dans la plus totale incapacité de faire face à cette demande croissante des patients. Les délais pour obtenir un rendez-vous dépassent parfois plusieurs mois. Les financements ne suivent pas les besoins et la prise en charge de la douleur est délaissée par les pouvoirs publics depuis plusieurs années. Aujourd’hui, la situation est alarmante et, si rien n’est entrepris, au moins 30 % des structures spécialisées disparaîtront au cours de ces trois prochaines années. Aussi, il lui demande de bien vouloir lui faire connaître ses projets pour mieux lutter contre la douleur et de permettre à la France de conserver l’avance dont elle disposait jusqu’en 2012 en matière de lutte contre la douleur.